TournĂ© en 1985, Mix-Up n’a pas cessĂ© de suscitĂ© l’intĂ©rĂȘt du public et des critiques. Vous le verrez au travers de cette revue de presse qui commence dĂšs 1986 !
Jonathan Rosenbaum : Dix meilleurs films dirigés par une femme septembre 2023
La vod de la semaine. «âMix up ou mĂ©li-mĂ©loâ» de Françoise Romand DĂ©couverte dâune cinĂ©aste mĂ©connue, Françoise Romand, dont le premier film, plein de fantaisie et dâinventivitĂ©, retrace de façon synthĂ©tique lâexpĂ©rience de deux Anglaises Ă©changĂ©es Ă la naissance par erreur. Une pĂ©pite concise et farfelue Ă la fois.
PubliĂ© le Vendredi 19 mai 2023 Vincent Ostria «âMIX UP OU MĂLI-MĂLOâ» DE FRANĂOISE ROMAND. FRANCE, 1985, 1 H 00Â
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Y a-t-il des cinĂ©astes injustement mĂ©connus? Câest certain. On peut citer le cas de Marcel Hanoun, stylistiquement proche de Robert Bresson, qui nâobtint jamais la reconnaissance quâil mĂ©ritait. Mais il en est de plus obscurs encore, dont le statut marginal reste surprenant, eu Ă©gard Ă la qualitĂ© et lâoriginalitĂ© de leur travail. Prenons le cas de Françoise Romand, qui tourne depuis 1977, et dont le premier long-mĂ©trage, «âMix-up ou mĂ©li-mĂ©loâ», fut produit par la tĂ©lĂ©vision française en 1985. Sur le papier, il sâagit dâun documentaireâ: il retrace lâhistoire de Peggy et Valerie, deux Anglaises du mĂȘme Ăąge qui furent Ă©changĂ©es par erreur Ă la naissance et ne dĂ©couvrirent la vĂ©ritĂ© que vingt ans plus tard. On peut imaginer quâĂtienne Chatiliez sâest inspirĂ© de cette histoire vraie pour sa farcesque «âVie est un long fleuve tranquilleâ». Grosso modo, la cinĂ©aste met en scĂšne lâhistoire in situ avec le concours des femmes Ă©changĂ©es et de leurs familles qui, on lâapprend, se connaissaient. Ces personnes tĂ©moignent face camĂ©ra et jouent des saynĂštes. Françoise Romand les filme de façon synthĂ©tique, ludique, avec un sens du cadre trĂšs rigoureux. Dâune certaine maniĂšre, «âMix-upâ» est un anti-documentaire car on ne laisse jamais tourner la camĂ©ra sans intervenir (mĂ©thode Wiseman). Au contraire, les personnages rejouent leur vie, y compris des Ă©pisodes de leur jeunesse ; dâautres fois des figurants incarnent leurs rĂŽles lorsquâils Ă©taient enfants. Ă ce travail synthĂ©tique tournĂ© en 16 mm sâadjoignent des bribes de films de famille en 8 mm. Il y a dans cette Ćuvre un caractĂšre net, brut et graphique, dont la folie douce fait le charme irrĂ©sistible. En prenant le contre-pied des clichĂ©s sur le «âcinĂ©ma du rĂ©elâ» , en Ă©purant la rĂ©alitĂ© Ă sa guise et en la rĂ©interprĂ©tant, Françoise Romand invente un nouveau style de cinĂ©ma oĂč la vraie vie devient Ă son tour une fiction, qui permet de sortir enfin de la sacro-sainte routine du documentaire alternant interviews et sĂ©quences filmĂ©es sur le vif. Nous reviendrons sur cette rĂ©alisatrice trop ignorĂ©e, trop discrĂšte.
Vincent Ostria, mai 2023
Jonathan Rosenbaum, critique du Chicago Reader
Silvia Nugara, AH ! C’EST MOI!? LE CINĂMA-MIROIR DE FRANĂOISE ROMAND, filmidee.it , 2 mai 2016
Her masterpiece poses a genuine challenge by making art and life indistinguishable.
Jonathan Rosenbaum, Sight & Sound, volume 20 issue 10, octobre 2010
Le documentaire n’aurait pas Ă©tĂ© le mĂȘme si je l’avais tournĂ©e aujourd’hui.
Françoise Romand, Le Midi Libre, 30 septembre 1997
Curieuse affaire, curieux documentaire, trĂšs inventif, trĂšs malicieux, qui n’hĂ©site pas Ă jouer sur le registre de l’humour et de l’histoire Ă dormir debout.
Jean-Philippe Tessé, Les cahiers du cinéma, décembre 2006
One of the most remarkable and innovative documentaries ever made [âŠ].
Jonathan Rosenbaum, Chicago Reader, March 3, 1995
Jonathan Rosembaum, Chicago Reader, Top 10 – The Best Movies of 1988
Les fiches du cinĂ©ma – FrĂ©dĂ©ric ARON
… « Car câest un vĂ©ritable bijou. Tout au long dâun rĂ©cit passionnant, ce documentaire dâune heure invente une forme unique, ciselĂ©e tant par la libertĂ© et lâinventivitĂ© dâune cinĂ©aste inspirĂ©e que par lâaventure humaine que constitue le film. »
Sight & Sound – Jonathan ROSENBAUM (english)
New York Times – Vincent CANBY
« A deliciously oddball movie… sounds like the synopsis for a hilarious if cruel comedy… It’s the work of a filmmaker of original vision… »
Los Angeles Times – Michael WILMINGTON
… »A queer, distanced, high-tech style, with carefully composed and balanced frames, symbolic settings and many obviously scripted and staged scenes. There’s a pristine, farcical quality about the style, but its very overcomposed rigor ironically suggests the absurdity of a world where havoc can be wreaked by mere chance, where things simply can’t be controlled. Mix Up is as unique and interesting a documentary as you’re likely to see for quite a while. »
Village Voice – David EDELSTEIN
« …her intelligence and point of view – along with her youth and foolhardiness – is manifest in every frame. »
Afterimage – BĂ©rĂ©nice REYNAUD
https://mubi.com/lists/jonathan-rosenbaums-1000-essential-films
San Francisco Examiner – MichaĂ«l SRAGOW
Chicago Reader – Jonathan ROSENBAUM (1995)