News.ESEuro 8 novembre 2022
Fréquence-sud.fr 8 novembre 2022 par Marion Miguel Paredes
La Marseillaise 3 novembre 2022 par Catherine Walgenwitz
MĂ©diapart – Jean-Pierre Thibaudat – Francoise Romand, cinĂ©aste des ĂȘtres recomposĂ©s
« On est loin, trĂšs loin des clichĂ©s accolĂ©s au mot « transsexuel ». Loin des villes, loin des paillettes, loin de TaĂŻwan. Nous sommes dans un village normand, non loin de Caen. Jean-Pierre a Ă©tĂ© un jeune rĂ©sistant, arrĂȘtĂ© Ă 17 ans, il part en dĂ©portation, quand il revient il ne pĂšse plus que 27 kilos. Il milite au parti communiste, Ă©crit des poĂšmes depuis toujours. Paul Eluard en a lu un lors dâun meeting dans la salle de MutualitĂ© lorsque Jean-Pierre Ă©tait Ă©tudiant Ă Paris.
Jean-Pierre se marie donc avec Huguette, ils ont un fils, Jean-NoĂ«l. Ce nâest que tardivement quâil rĂ©veille et affirme la femme qui sommeillait en lui. Huguette, par amour, lâaccompagne dans ce voyage dont elle et leur fils avaient perçu des premiers signes : discrĂštement, Jean-Pierre sâhabillait en femme et sâen allait par les rues du village. Jean-Pierre devient Ovida, câest aussi son nom de poĂšte. »
TĂ©lĂ©rama – François Ekchajzer – Les Rencontres de Montreuil documentent le genre
« Si certains choix de rĂ©alisation comme la texture de l’image accusent l’Ăąge avancĂ© d’Appelez-moi Madame, la libertĂ© de style et de ton dont y fait preuve Françoise Romand comme la dĂ©contraction avec laquelle Ovida Delect assume et revendique ce qu’elle est jusque dans ses extravagances donnent Ă ce film mĂ©connu une modernitĂ© rafraĂźchissante. L’Ćuvre facĂ©tieuse et touchante d’une rĂ©alisatrice… Un film qui interroge par ricochet le caractĂšre corsetĂ© ou impersonnel de la plupart de « nos » documentaires dits « de sociĂ©tĂ© ». »
Chronicart – Jean-Philippe TESSE
« …Mise en scĂšne comme mise en situations loufoques et toujours bien senties, qui racontent quelque chose des personnages Ă la maniĂšre d’un psychodrame ; mise en scĂšne au sens plus classique d’une attention toujours tenue pour le cadre et le montage, qui lui fait chercher des angles, des amorces, des broderies formelles qui cassent l’Ă©vidence et portent les personnages au-delĂ de leur histoire, vers une mĂ©lancolie parfois, un horizon de grandeur toujours. Epatant. »
Alternative libertaire – ADELINE
Chicago Reader – Jonathan ROSENBAUM
Les fiches du cinĂ©ma – FrĂ©dĂ©ric ARON
… « Françoise Romand filme le rĂ©el avec une lĂ©gĂšretĂ© et une fantaisie inĂ©dites dans la production actuelle. Ses effets Ă la MĂ©liĂšs invoquent un cinĂ©ma des origines, primitif et troublant. Sa signature : des scĂšnes dĂ©coupĂ©es en plans fixes, un peu bancales, oĂč la fiction sâengouffre dans la banalitĂ© du quotidien. Ovida et Huguette ouvrent le film en poussant la chansonnette, rejouent la pause dâune photo du passĂ©, sâimprovisent animatrices dans un studio de radio… Tout est fabriquĂ©… »
VICE – FrĂ©dĂ©ric GENDARME
Charlie Hebdo – StĂ©phane BOU
… « Croyez-moi : le dernier plan du film, dans lequel Jean-Pierre-Ovida, en robe de mariĂ©e, et sa femme, Huguette, se tiennent par les Ă©paules en nous regardant droit dans les yeux, est une des images les plus tendrement grotesques et Ă©mouvantes qu’il vous sera jamais donnĂ© de voir, comme au croisement du monde de Fellini et de celui de Gombrowicz. »
Culturopoing
New York Times – Vincent CANBY