Un automne au MĂ©liĂšs : storytelling et projection culte

Le cinĂ©ma Le MĂ©liĂšs Ă  Montreuil a rĂ©cemment accueilli une table ronde passionnante sur le thĂšme du storytelling documentaire, rĂ©unissant Françoise, MichaĂ«l Zumstein et Tania Rakhmanova. Cet Ă©change a explorĂ© la maniĂšre dont la narration peut rĂ©concilier fiction et rĂ©alitĂ©, offrant des perspectives riches sur l’impact des rĂ©cits cinĂ©matographiques. Françoise, avec son approche unique, a partagĂ© son expĂ©rience en tant que pionniĂšre du genre, notamment Ă  travers des Ɠuvres comme Appelez-moi Madame, qui transcendent les formats traditionnels du documentaire.

Ce dernier sera justement projetĂ© au MĂ©liĂšs le 5 dĂ©cembre Ă  18h30. RĂ©compensĂ© par le Golden Gate Award au Festival de San Francisco, ce film culte raconte avec finesse le parcours d’un homme en transition de genre, soutenu par ses proches. Avec sa signature tragi-comique, Françoise invite Ă  une rĂ©flexion poignante sur l’identitĂ© et les liens familiaux. Une soirĂ©e Ă  ne pas manquer pour les amateurs de cinĂ©ma audacieux et visionnaire.

Voir la vidéo de la bande annonce.


Sources :

Revue de presse – Appelez-moi Madame (1986)

Interview des étudiants cinéma de Corte pour le Festival Corsica Doc

News.ESEuro 8 novembre 2022


Fréquence-sud.fr 8 novembre 2022 par Marion Miguel Paredes


La Marseillaise 3 novembre 2022 par Catherine Walgenwitz


MĂ©diapart – Jean-Pierre Thibaudat – Francoise Romand, cinĂ©aste des ĂȘtres recomposĂ©s

« On est loin, trĂšs loin des clichĂ©s accolĂ©s au mot « transsexuel ». Loin des villes, loin des paillettes, loin de TaĂŻwan. Nous sommes dans un village normand, non loin de Caen. Jean-Pierre a Ă©tĂ© un jeune rĂ©sistant, arrĂȘtĂ© Ă  17 ans, il part en dĂ©portation, quand il revient il ne pĂšse plus que 27 kilos. Il milite au parti communiste, Ă©crit des poĂšmes depuis toujours. Paul Eluard en a lu un lors d’un meeting  dans la salle de MutualitĂ© lorsque Jean-Pierre Ă©tait Ă©tudiant Ă  Paris.

Jean-Pierre se marie donc avec Huguette, ils ont un fils, Jean-NoĂ«l. Ce n’est que tardivement qu’il rĂ©veille et affirme la femme qui sommeillait en lui. Huguette, par amour, l’accompagne dans ce voyage dont elle et leur fils avaient perçu des premiers signes : discrĂštement, Jean-Pierre s’habillait en femme et s’en allait par les rues du village. Jean-Pierre devient Ovida, c’est aussi son nom de poĂšte. »


TĂ©lĂ©rama – François Ekchajzer – Les Rencontres de Montreuil documentent le genre

« Si certains choix de rĂ©alisation comme la texture de l’image accusent l’Ăąge avancĂ© d’Appelez-moi Madame, la libertĂ© de style et de ton dont y fait preuve Françoise Romand comme la dĂ©contraction avec laquelle Ovida Delect assume et revendique ce qu’elle est jusque dans ses extravagances donnent Ă  ce film mĂ©connu une modernitĂ© rafraĂźchissante. L’Ɠuvre facĂ©tieuse et touchante d’une rĂ©alisatrice… Un film qui interroge par ricochet le caractĂšre corsetĂ© ou impersonnel de la plupart de « nos » documentaires dits « de sociĂ©tĂ© ». »


Chronicart – Jean-Philippe TESSE

« …Mise en scĂšne comme mise en situations loufoques et toujours bien senties, qui racontent quelque chose des personnages Ă  la maniĂšre d’un psychodrame ; mise en scĂšne au sens plus classique d’une attention toujours tenue pour le cadre et le montage, qui lui fait chercher des angles, des amorces, des broderies formelles qui cassent l’Ă©vidence et portent les personnages au-delĂ  de leur histoire, vers une mĂ©lancolie parfois, un horizon de grandeur toujours. Epatant. »

Alternative libertaire – ADELINE

Chicago Reader – Jonathan ROSENBAUM

Les fiches du cinĂ©ma – FrĂ©dĂ©ric ARON

… « Françoise Romand filme le rĂ©el avec une lĂ©gĂšretĂ© et une fantaisie inĂ©dites dans la production actuelle. Ses effets Ă  la MĂ©liĂšs invoquent un cinĂ©ma des origines, primitif et troublant. Sa signature : des scĂšnes dĂ©coupĂ©es en plans fixes, un peu bancales, oĂč la fiction s’engouffre dans la banalitĂ© du quotidien. Ovida et Huguette ouvrent le film en poussant la chansonnette, rejouent la pause d’une photo du passĂ©, s’improvisent animatrices dans un studio de radio… Tout est fabriquĂ©… »

VICE – FrĂ©dĂ©ric GENDARME

Charlie Hebdo – StĂ©phane BOU

… « Croyez-moi : le dernier plan du film, dans lequel Jean-Pierre-Ovida, en robe de mariĂ©e, et sa femme, Huguette, se tiennent par les Ă©paules en nous regardant droit dans les yeux, est une des images les plus tendrement grotesques et Ă©mouvantes qu’il vous sera jamais donnĂ© de voir, comme au croisement du monde de Fellini et de celui de Gombrowicz. »

Culturopoing

New York Times – Vincent CANBY